Centre Pompidou-Metz

Le centre Pompidou Metz a été conçu par Shigeru Ban et Jean De Gastines. Je vous invite à approfondir l'œuvre du premier, notamment ses travaux sur le papier / le carton (architecture en tube de carton après le séisme de Kobe en 1995).

Ce bâtiment est symbolique de la manière dont l'architecture (un seul édifice !) peut contribuer à changer l'image d'une ville. Metz est proche du dynamisme du cœur européenne (pays-bas, luxembourg, allemagne) mais écartée du dynamise français, et en concurrence permanente avec Nancy. La ville possède un patrimoine exceptionnel, héritée du moyen-âge et de l'occupation allemande entre 1871 et 1918. Elle cherche à se repositionner dans l'espace français des grandes villes, d'autant plus depuis que le TGV dessert la ville depuis Paris. Le centre est logiquement le symbole des transformations de la ville et de son accès au monde contemporain. Plus qu'une volonté politique, j'ai été étonné de retrouver ce sentiment chez les messins eux-même qui parlent du lieu avec une fierté certaine.

L'architecture rend compte de ces attentes : la forme, quasi futuriste, en bois et toile, détonne dans cette ville de pierre rose et jaune, contraste légèreté / masse  Véritable soucoupe volante, l'édifice vient se poser dans une friche, fer de lance d'un futur quartier située à deux pas de la gare. Sa forme centrée (hexagonale) est propice pour devenir le centre du futur quartier. De dimensions impressionnantes et doté d'un mat de 77m (comme le drapeau qu'on plante sur un terrain à conquérir ?), l'édifice se place comme nouveau symbole de la ville. Concernant la composition intérieure, elle est d'une grande simplicité : trois parallélépipède sont juxtaposés et offre des vues sur la ville. Une tour de circulation relie les différents espaces. Une toile montée sur une charpente en bois lamellé-collé garantit la protection contre les intempéries. Les espaces résiduels entre les galeries et la toile deviennent hall d'accueil, hall d'exposition etc. Le centre est pourvu d'un auditorium, d'un restaurant et autre infrastructure pour qu'il devienne aussi le centre d'une vie culturelle. A l'extérieur, les espaces publics font preuve d'un traitement particulier avec l'aménagement d'un petit parc.

Reste à voir maintenant comment évoluera le lieu dans le temps et comment il tiendra (ou non) ses promesses. Espérons que les expositions suivantes seront de meilleure qualité que la première, 'chefs d'oeuvres', qui m'a plus paru un grand fourre-tout destiné à montrer uniquement qu'on peut exposer des oeuvres de grands artistes dans les provinces... :)