Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
c(ai)² - bicursus ECL-ENSAL
c(ai)² - bicursus ECL-ENSAL
Publicité
Archives
18 octobre 2009

quartier des états-unis - Tony Garnier

P1090630

Le quartier des Etats-Unis (8ème arrondissement, 1919 - 1933 environ) est un ensemble de logements sociaux (HBM à l'époque) tout à fait remarquable entre Lyon et Vénissieux. Il a été conçu par le lyonnais Tony Garnier, à qui l'on doit aussi la fameuse Halle éponyme, l'hôpital Grange-Blanche, le stade de Gerland, et le projet théorique de la "Cité Industrielle", prospectif à bien des égards et dont le quartier en est l'application. Impulsé par le maire Edouard Herriot pour assurer l'extension de Lyon vers le sud-est et Vénissieux, le projet s'installe alors dans une zone "en friche" qui avait servit de campement pour les soldats américains en transit vers le front lors de la première guerre mondiale (le nom "états-unis" provenant du nom du boulevard, attribué en 1917, qui relie La Guillotière à Vénissieux). L'ensemble est inauguré en 1934, en même temps que les grattes-ciels de Villeurbanne. Le contexte économique du moment avait conduit à la surélévation des immeubles et laisse le projet "inachevé" dans la mesure où les équipements publics prévus ne furent pas construits. Après les années 50 vinrent les écoles et lycées, l'église aussi (Garnier n'en prévoyait pas dans ses villes), et des barres de logements immenses relativement oppressantes. A la même époque, le quartier est un bastion "communiste", non sans ironie au regard du nom du lieu. La réhabilitation du quartier débutera en 1985. Entre les années 90 et 2000, sur une initiative des habitants, 25 fresques murales sont réalisées, illustrant la Cité Industrielle de Garnier ou montrant des œuvres contemporaines autour de la thématique de la cité idéale. Le nouveau tramway T4 connecte aujourd'hui le quartier au centre de la ville (via le T2) et à Vénissieux.

P1090614

Sur un plan structurel : le quartier forme un îlot traversé en son centre par le boulevard des états-unis, percée large comme un fleuve ! Le système de rues (leur largeur, leur sens de circulation etc.) a été prévu dès le départ pour être adapté aux automobiles : Tony Garnier fut l'un des visionnaires de l'auto à un moment où il n'y en avait encore que très peu. A ces rues se superposent des cours-jardins entre les immeubles. Système plus ou moins heureux compte tenu du peu de lumière et de la réputation qui s'est attachée aux cours. La taille relativement modeste de l'ensemble évite une impression qui aurait pu être "totalitaire" ou uniforme. De même, la dimension "humaine" des immeubles rend le quartier attachant. Pour l'époque, le confort était assuré dans les appartements : loggia, gaz, électricité, vide-ordures. Un luxe pour les classes ouvrières pour la période ! Un appartement "témoin" a été reconstitué grâce aux habitants qui permet de se rendre compte de la pertinence de l'aménagement intérieur. Sur un plan plus subjectif, j'ai été frappé par la "force" des lieux et cela ne m'étonne finalement pas que les habitants y soient, pour la plupart, attachés.

P1090616

P1090638

tony garnier

P1090640

une des fresques de la cité industrielle

P1090644

P1090626

P1090647

- plus de photos dans l'album photo "quartier des états-unis" sur la droite.

- plus d'info sur les fresques sur le site de cité-création.

- plus d'info sur le site du musée urbain tony garnier

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité